10/10/2012
Malgré une réduction de ses effectifs de 400 à 250 personnes, le Casino de Bruxelles accumule toujours les pertes. Une situation financière qui inquiète de plus en plus la Commission des Jeux de Hasard. Le gendarme du secteur a donné jusqu'au 7 novembre à l'actionnaire autrichien pour recapitaliser sa filiale belge sans quoi elle entamera la procédure du retrait de la licence d'exploitation.
Les casinos en Belgique sont dans la tourmente, à l'instar des casinos de Namur, Dinant, Spa et Chaudfontaine. Ces établissements de jeux ont vu un effondrement de leurs recettes depuis l'application de la loi sur l'interdiction de fumer depuis le 1er juillet 2011. Les casinos wallons n'ont pas le monopole des difficultés financières, puisque le Casino de Bruxelles est également confronté à cette problématique. Le casino rebaptisé Viage depuis sa réouverture dans le nouveau centre Anspach cumule des pertes de 80 millions d'euros. Des décisions drastiques ont dû être prises par Casino Austria International (actionnaire du casino de Bruxelles) :
- fermeture de sa salle de spectacle et de son restaurant panoramique,
- concentration sur ses salles de jeux,
- réduction des effectifs, passé de 400 personnes au 1er janvier 2011 à 250.
Malgré l'ensemble de ses mesures, la direction du casino table sur une perte de 2 millions d'euros pour 2012.
L'interdiction de fumer dans les casinos n'a pas eu d'impact direct sur la fréquentation du casino mais sur le comportement des joueurs. Le millier de joueurs quotidiens passent plus de temps dans les fumoirs que devant les machines à sous ou les tables de jeu. La conséquence directe de ce changement de pratique est la baisse de 15 à 20 % des revenus du casino par rapport à la période antérieure au 1er juillet 2011. Tous les espoirs sont fondés sur la Commission des Jeux de hasard qui a rédigée une note proposant la révision de la loi anti-tabac pour permettre aux casinos en dur de pouvoir rivaliser dans un marché des jeux d'argent de plus en plus dominés par les opérateurs en ligne et les autres salles de jeu belges.
La loi anti-tabac n'est pas la seule explication des difficultés rencontrées par le casino de Bruxelles. Les autres facteurs sont les taxes payées, qui représentent 44 % du chiffre d'affaires du casino, à la ville de Bruxelles et à la Région bruxelloises. La direction du casino de Bruxelles espère une bouffée d'oxygène des autorités belges à l'instar de ce qui s'est fait aux Pays-Bas, où le niveau de taxation a été ramené de 41 à 29 % ou encore en France qui a prévu un abattement fiscal de 25 %.
Quoi qu'il en soit, la Commission des Jeux de Hasard est inquiète des problèmes de solvabilité du Casino de Bruxelles. Le gendarme belge du secteur des jeux aurait envoyé une lettre aux responsables du casino lui demandant de présenter des mesures concrètes avant le 7 novembre. Une des mesures indispensables est la recapitalisation du casino de Viage par son actionnaire autrichien. Il s'agit d'une mesure plus qu'incitative puisque dans le cas contraire, la Commission des Jeux de hasard entamera la procédure de retrait de la licence.
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